Le Journal
de l'ADMD

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Journal N°157 de l'ADMD
Février 2024
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Nous en avons marre d’attendre !

Il y a un an, Emmanuel Macron s’engageait devant la Convention citoyenne sur la fin de vie à présenter un projet de loi sur l’aide active à mourir « d’ici la fin de l’été 2023 ». Le même président de la République expliquait à la télévision, en décembre 2023, qu’il présenterait le plan décennal sur les soins d’accompagnement en fin de vie, en janvier 2024 et le texte sur la légalisation du suicide assisté et/ou de l’euthanasie en février. Fin janvier, le nouveau Premier ministre, Gabriel Attal, lors de son discours de politique générale devant les parlementaires, s’engageait à présenter à l’Assemblée nationale un projet de loi sur l’accompagnement en fin de vie « avant l’été 2024 ».

Nous pourrions moquer ces reports, ces hésitations, ces atermoiements. Mais nous sommes en colère. Nous l’avons dit, nous le disons et nous le redirons encore : « Nous en avons marre d’attendre ».

Quand Emmanuel Macron assume publiquement de « prendre son temps » sur le sujet de l’aide à mourir, nous lui rappelons que les Français, atteints d’une affection incurable avec des souffrances insupportables, ne l’ont plus, ce temps. Ils ne demandent qu’une seule chose : être accompagnés légalement, en France, dans leurs choix quand la vie n’est devenue que de la survie.
Je pense à notre amie Katherine Icardi-Lazareff, qui nous a quittés dernièrement, et qui n’avait pas le temps que revendique le Président.

Nous voulons une loi qui respecte toutes les consciences. Nous voulons une loi qui n’abandonne pas les malades. Nous voulons une loi qui légalise l’aide active à mourir, même en l’absence de pronostic vital engagé à court terme. Nous voulons une loi fraternelle et solidaire.

Cette loi, nous la voulons en 2024. Grâce à votre engagement, nous y arriverons ensemble.

Ne nous laissons plus voler la dernière de nos libertés !

Jonathan Denis
Président

Journal
N°157
Journal N°157 de l'ADMD
Précédentes éditions
Journal N°156 de l'ADMD - Juin 2023
Août 2023
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Edito […]

Lors de mon précédent édito, je vous parlais d’espoir. De l’espoir qu’il nous fallait avoir dans les discussions et avis à venir des différentes conventions et commissions. Après l’avis 139 du Comité national consultatif d’éthique ouvrant la voie à une aide active à mourir encadrée, la Convention citoyenne sur la fin de vie a rendu son rapport, le 3 avril dernier, au président de la République, faisant apparaître une large majorité en faveur de la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté dans des conditions définies. Ce dernier a alors annoncé un projet de loi, pour la fin de l’été, définissant « un modèle à la Française » pour l’accompagnement en fin de vie à travers la légalisation d’une aide active à mourir et un plan décennal pour le développement des soins palliatifs.

L’espoir donc toujours. L’espoir permis par ces annonces. Mais espoir ne veut pas dire naïveté ou immobilisme. Nous avons porté ce débat sur le devant de la scène politique, nous le porterons jusqu’au bout au sein des différents organes de décisions législatifs.

Président de l’ADMD, je me suis engagé dès le début auprès de plusieurs ministres à mener une réflexion sereine et apaisée. Grâce à votre mobilisation, grâce à notre sérieux, grâce à la force de nos convictions, nous participons pleinement aux discussions autour du projet de loi.

Pour autant, il nous faut rester vigilants. Nous avons, hélas, connu de trop nombreuses déceptions depuis 20 ans. Cette vigilance, nous la rappelons lors de toutes les prises de paroles des membres du Gouvernement et de parlementaires, ou de responsables politiques, engagés sur la question : vous avez voté en 2018, adhérentes et adhérents de l’ADMD, un texte clair, précis, engagé pour légaliser l’aide active à mourir et permettre un accès universel aux soins palliatifs. Ce texte doit être notre boussole. Ce texte est celui sur lequel je m’appuie lors des différents échanges et interventions. Notre « modèle à la Française » doit être ce texte, il ne peut en être autrement.

Je n’ai pas peur de cette expression « à la Française » puisque notre texte n’existe dans aucun autre pays, il est donc unique et s’inspire de ce qu’ont su voter certains de nos voisins européens depuis de nombreuses années tout en s’adaptant au système de santé et de solidarité de notre pays. Mais ce « modèle à la Française » ne doit pas être une excuse pour le Gouvernement pour faire une loi à minima, une loi qui exclurait encore des Françaises et des Français pour qui la vie n’est devenue que de la survie face aux souffrances insupportables, même en l’absence de pronostic vital engagé à brève échéance.

La prochaine fois que je prendrai la plume pour vous écrire, un texte de loi sur la fin de vie aura été présenté. Peut-être discuté. Peut-être voté. Dans tous les cas, nous n’en serons qu’aux prémices d’une première victoire car il nous faudra toujours et encore rester vigilants notamment lors de son application réelle sur le terrain.

En attendant, restons mobilisés et investis pour obtenir une grande loi de liberté !

Jonathan Denis
Président

 

Journal
N°156
Journal N°156 de l'ADMD - Juin 2023
Journal N°155 de l'ADMD - Février 2023
Février 2023
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Edito […]

Cette année 2023 peut marquer un tournant pour notre combat pour le droit de mourir dans la dignité. Cette année 2023 doit marquer un tournant pour une fin de vie libre et choisie.
Depuis plus de 40 ans, des femmes et des hommes se mobilisent, au sein de l’ADMD, pour voir aboutir une loi respectant toutes les consciences. Jamais, je le crois profondément, nous n’avons été aussi près du but.
Dans cette année cruciale, une Convention citoyenne – réunissant 184 Françaises et Français – va émettre un avis. Je les ai rencontrés. Je les ai écoutés. Plusieurs ministres suivent également le dossier. Nous leur avons rappelé notre projet de loi. Des auditions sont menées, à l’Assemblée nationale et au Sénat, pour évaluer la loi de 2016 et dresser un état des lieux des soins palliatifs.
Dans toutes ces discussions, j’ai porté la voix de notre association. Une voix respectueuse des idées de chacun mais une voix pleinement engagée. Une voix forte, grâce à votre mobilisation, et une voix assumant parfaitement nos convictions : celles de voir s’ouvrir le champ des possibles quand la vie n’est devenue que de la survie. Celles s’inscrivant parfaitement dans notre devise républicaine pour mettre fin aux hypocrisies connues depuis de trop nombreuses années.
Il y a eu des désillusions passées. Il y a eu des douches froides sur nos espoirs. Mais jamais nous n’avons renoncé. Jamais nous n’avons baissé les bras. Toujours nous avons attendu car nous savons bien que notre combat est juste, fraternel, profondément humain. Je veux ici vous remercier pour cette constante mobilisation, pour votre profond engagement, pour votre inexorable soutien.
Il nous faut redoubler d’efforts. Il nous faut, à nouveau, convaincre nos parlementaires comme nous avons su convaincre nos concitoyens. Il faut nous assurer que nos élus ne nous feront pas défaut.
Je ne peux vous promettre un grand soir pour que rayonne notre dernière liberté. Je ne peux vous promettre que la loi de demain sera celle que nous réclamons aujourd’hui. Je ne peux que vous promettre de mettre toute mon énergie et toute ma détermination, à vos côtés, pour que notre droit à l’autodétermination en fin de vie soit enfin reconnu. Vite, très vite, je l’espère.
Il nous faut avoir cet espoir. Il est à notre portée.

Jonathan Denis
Président

 

Journal
N°155
Journal N°155 de l'ADMD - Février 2023
Journal N°154 de l'ADMD - Juin 2022
Juin 2022
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Edito […]

A nouveau convaincre !

Nous connaissons le nom des 577 parlementaires de l’Assemblée nationale. Nous connaissons pour beaucoup leur position pour une nouvelle loi sur la fin de vie. Notre combat pour le droit de mourir dans la dignité doit être très tôt porté par les élus. Nous devons à nouveau convaincre, à nouveau rencontrer, à nouveau débattre. Nous devons le faire avec force et courage car cette mandature législative doit être celle de la légalisation de l’aide active à mourir et de l’accès universel aux soins palliatifs.
Je sais pouvoir compter sur vous pour que la France ne perde plus de temps pour conquérir notre ultime liberté. Je sais pouvoir compter sur vous pour que l’ADMD soit une voix forte et respectée dans ce combat. Je sais pouvoir compter sur vous
comme vous pouvez compter sur l’ensemble des responsables de notre association pour y arriver.
Comme je m’y étais engagé en étant élu président de l’ADMD, je garderai ma neutralité politique et je veillerai à ce qu’il en soit de même pour notre association. Nous devrons parler avec toutes les forces politiques représentées au Parlement pour faire émerger cette nouvelle loi, ce nouveau droit. Nous devrons également nous mobiliser, faire face hélas ! aux messages de celles et ceux qui nous refusent ce choix. Nous devrons respecter toutes les paroles mais en assumant nos convictions.

Jonathan Denis

Journal
N°154
Journal N°154 de l'ADMD - Juin 2022
Journal N°153 de l'ADMD - Février 2022
Février 2022
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Edito […]

Un choix clair !
En ce début d’année, notre association a fait un choix clair dans le cadre de l’élection présidentielle à venir, comme en témoigne la couverture de ce Journal : faire du droit de mourir dans la dignité LA question sociétale des débats à venir. J’en avais fait le vœu dès mon élection à la tête de notre association : notre force militante doit être présente pendant les échéances électorales pour que chaque candidate et chaque candidat se positionne sans faux semblant sur la légalisation de l’euthanasie, du suicide assisté et sur l’accès universel aux soins palliatifs. L’élan né, le 8 avril 2021, lors de l’examen de la proposition de loi d’Olivier Falorni à l’Assemblée nationale pour une fin de vie libre et choisie doit se poursuivre car notre combat est plus fort que les mensonges délivrés par les voleurs de liberté. Car notre combat est profondément humain, républicain et laïque. Car notre combat propose un droit qui respectera toutes les consciences et qui n’imposera rien à personne.
J’ai besoin de vous pour cela. J’ai besoin de votre engagement pour faire entendre notre voix.
Mon deuxième vœu était de poursuivre ce qui fait également la fierté de notre association : l’entraide et la solidarité au service des adhérents. Notre conseil d’administration a soutenu ma proposition de créer un grand pôle regroupant les actrices et acteurs solidaires au sein de différentes commissions comme les soignants et les médecins conseillers, les juristes conseillers, les représentants des usagers et nos amis bénévoles de l’ADMD-Écoute. Je veux, ici, les saluer et les remercier pour le travail formidable qu’ils fournissent au quotidien pour être à vos côtés, vous renseigner, vous accompagner et vous aider.
Dans quelques mois, je l’espère, notre militantisme et notre force de conviction auront permis l’adoption d’une grande loi de liberté sur la fin de vie. Alors notre entraide et notre solidarité permettront de veiller à sa mise en place et d’accompagner dignement celles et ceux qui le demanderont.
Ensemble, nous réussirons.

Jonathan Denis
Président
 

Journal
N°153
Journal N°153 de l'ADMD - Février 2022