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«On meurt mal en France aujourd’hui» - L'Est-Eclair

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Communiqué
18 février 2019
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On meurt mal en France ! »  C’est le constat dressé par Yoann Brossard de l’ADMD (Association pour le droit à mourir dans la dignité), samedi, à Troyes, devant une trentaine de membres de l’association.

Le délégué national chargé des délégations orphelines (l’Aube, malgré des adhérents, n’a pas de volontaire pour prendre le poste de délégué départemental, NDLR) était venu dans la cité tricasse afin d’inviter les adhérents et sympathisants de l’association à profiter du grand débat national pour lancer une réflexion sur le droit à l’euthanasie et au suicide assisté (voir « Lexique »). « On s’est aperçu que les grands sujets sociétaux ne figuraient pas dans le débat. Cela peut se comprendre car beaucoup voudraient revenir sur la peine de mort, le mariage pour tous, l’IVG, mais, du coup, on laisse un peu de côté d’autres réflexions. »

Il a donc invité les personnes présentes à en parler lors des réunions publiques en leur enjoignant toutefois, avec un sourire, de ne pas tenter de l’aborder « si le thème de la réunion est la fiscalité », mais de profiter du thème démocratie et citoyenneté. « Le droit à mourir dignement amène des réactions et de l’écoute. Profitons-en ! Les gens doivent se prononcer. Or, on ne demande que l’avis des seuls médecins mais ce n’est pas vraiment leur rôle de nous dire comment mourir ! »

En dehors du grand débat, le délégué invite également les personnes à noter leurs revendications dans les différents cahiers de doléances ou à se rendre sur le site du grand débat.

Problème de l’accès aux soins palliatifs

La salle est évidemment acquise à la cause de l’ADMD et s’inquiète. Les questions ne tardent pas : « Est-ce que mon médecin traitant peut me “sédater” si le médecin de l’Ehpad refuse ? » (Réponse : non, en Ehpad ou à l’hôpital, le médecin prend le pas sur le médecin traitant).

« Est-ce que je peux sortir de l’Ehpad et revenir chez moi alors ? » (oui, mais il faut veiller à rester entouré de ses proches).

Le délégué national a rappelé également le problème de l’accès aux soins palliatifs. Aisé dans les grandes villes ou à proximité avec même, dans certains endroits, des unités mobiles, cet accès devient beaucoup plus compliqué dans les zones rurales.

Quant à la question des euthanasies clandestines, Yoann Brossard a tenu à remettre les choses au clair. «  On sait que ça existe. Mais elles ne représentent que 1 200 décès par an soit 0,2 % ! Mais je reste avant tout un humaniste et je m’inquiète qu’on puisse les pratiquer sans connaître l’avis du patient. C’est pour cela que l’ADMD réclame une loi afin qu’on respecte les choix de chacun. Il y a des personnes qui croient en Dieu et qui sont opposées au principe ; d’autres qui pensent que la douleur est une preuve qu’on est encore en vie, mais d’autres qui refusent tout acharnement thérapeutique. Mais de quel droit nous impose-t-on un avis sans nous laisser la possibilité de choisir ? »

Trois textes en quinze ans

Actuellement, le sujet a fait l’objet de trois textes en quinze ans : les loi Leonetti I (2005) et Leonetti II (2010), qui ont notamment acté le principe de l’arrêt des traitements et mis en place les directives anticipées (voir « Lexique »), et la loi Claeys-Leonetti, en 2016.

« On a eu beaucoup d’espoir lors de l’élection présidentielle de 2012, mais, à l’arrivée, la loi de 2016 n’a pas été assez loin. Mais ce texte est malgré tout une bonne chose car il ne limite plus les directives anticipées dans le temps et les rend opposables dans le droit. Malheureusement, elles ne sont pas contraignantes. »

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