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Fin de vie : « Nous, députés de différents groupes, revendiquons une loi de libre choix qui n’imposerait rien à personne » - Le Monde

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Communiqué
15 juillet 2023
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Dix députés d’horizons politiques divers, de la gauche à la droite, s’engagent, dans une tribune au « Monde », en faveur d’un droit à l’aide active à mourir, d’un véritable accès universel aux soins palliatifs et d’une clause spécifique pour les soignants.


Depuis de nombreuses années, nos concitoyens s’expriment toujours plus majoritairement pour faire évoluer le cadre législatif de l’accompagnement en fin de vie et permettre la légalisation de l’aide active à mourir, dans un cadre très précisément défini. Ils demandent aussi l’accès à des soins palliatifs de qualité partout et pour tous.

La convention citoyenne sur la fin de vie a encore confirmé cela. Les participants, après vingt-sept jours de travaux assidus et absolument remarquables, ont estimé à 82 % que le cadre actuel ne répondait pas à toutes les situations rencontrées et se sont exprimés à 75,6 % en faveur de l’aide active à mourir.

Pourtant, jamais, jusqu’alors, notre pays n’a voté une telle loi de liberté pour les Françaises et les Français atteints à un stade avancé ou terminal d’une affection grave et incurable, dont les souffrances physiques ou psychiques sont insupportables et inapaisables. Nous nous engageons à leur apporter ce cadre législatif tant attendu.

N’opposons pas l’aide active à mourir et les soins palliatifs. Confortons la culture palliative et dotons tous les départements d’unités de soins palliatifs, tout en s’appuyant sur le travail déjà réalisé par les équipes mobiles en place et l’ouverture de lits identifiés en soins palliatifs.

Les exemples autrichien, belge, portugais

Nous avons la volonté d’avancer et de regarder ce qui est mis en place chez nos voisins. Regardons l’Autriche, qui a légalisé, en 2021, l’aide active à mourir et qui a fait voter un grand plan pour les soins palliatifs équivalent à 12 euros par habitant, alors que notre cinquième plan national, pour la période 2021-2024, ne prévoit que 2,50 euros par habitant. Regardons la Belgique, qui, en 2002, a voté la dépénalisation de l’aide active à mourir ainsi que l’accès universel aux soins palliatifs et renforcé les droits des patients. La Belgique possède plus de lits en soins palliatifs pour 100 000 habitants que la France. Regardons plus récemment le Portugal, qui s’est également engagé sur cette voie d’humanité pour celles et ceux qui ne souhaitent pas vivre la phase d’agonie dans leur maladie face aux souffrances réfractaires.

Pour autant, respecter toutes les consciences, c’est aussi respecter la liberté des soignants qui pourraient y être défavorables, et nous soutenons évidemment la présence d’une clause spécifique et personnelle dans la loi pour celles et ceux qui ne souhaiteraient pas pratiquer un tel acte.

Trop de temps perdu

Nous ne détournons pas le regard de ces Français qui partent en Belgique ou en Suisse, car ils en ont la possibilité physique et financière, pour pouvoir mourir comme ils l’ont décidé et tant qu’ils le peuvent encore.

Il est temps que la France se saisisse enfin de cette loi humaine et solidaire, encadrée et respectueuse de tous, soignants et patients. Nous avons perdu trop de temps à détourner les yeux de cette demande partagée par une immense majorité de nos compatriotes depuis si longtemps.

Créons ce droit nouveau à l’aide active à mourir et permettons un véritable accès universel aux soins palliatifs. C’est ainsi que nous ne fermerons plus les yeux sur toutes ces réalités et que nous n’abandonnerons personne dans ce que doit être l’accompagnement en fin de vie dans notre pays.

Signataires : Marie-Noëlle Battistel, députée (Parti socialiste) de l’Isère ; Paul Christophe, député (Horizons) du Nord ; Hadrien Clouet, député (La France insoumise) de la Haute-Garonne ; David Habib, député (non inscrit) des Pyrénées-Atlantiques ; Julie Laernoes, députée (Ecologistes) de la Loire-Atlantique ; Laurence Maillart-Méhaignerie, députée (Renaissance) d’Ille-et-Vilaine ; Maxime Minot, député (Les Républicains) de l’Oise ; Laurent Panifous, député (LIOT) de l’Ariège ; Nicolas Sansu, député (Gauche démocrate et républicaine) du Cher ; Philippe Vigier, député (MoDem) d’Eure-et-Loir.

 

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