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Fin de vie : le dijonnais Alain Cocq déclare à nouveau renoncer à ses soins - France 3 Bourgogne

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Communiqué
11 octobre 2020
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L'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité est forte de près de 75000 adhérents. Elle tient sa 40ème Assemblée Générale à Dijon. Au cours de ce rassemblement, le dijonnais Alain Cocq a annoncé par visioconférence qu'il renonçait à nouveau à ses soins, à compter de dimanche 11 octobre à 23h59.

Alain Cocq, un malade incurable

Alain Cocq est un dijonnais de 57 ans, atteint d'une maladie incurable, depuis  . Il avait initialement demandé au Président de la République fin août de pouvoir mourir en bénéficiant d'une dose de barbituriques. Cela lui avait été refusé. Puis il a annoncé l'arrêt de ses soins, le 4 septembre. Quatre jours plus tard, il était admis à l'hôpital en soins palliatifs. Le 9 septembre, il annonçait son retour à la maison "dans 7 ou 10 jours".

Ce samedi 10 octobre, Alain Cocq déclare, lorsqu'il avait accepté de revenir à l'hôpital pour soulager sa douleur début septembre, qu'il s'agissait "d'un quiproquo", où les médecins ont fait "plus que le requinquer et ont repris l'hydratation et l'alimentation."

A ce sujet, il précise: "Je ne leur en veux pas, car en ce moment, en cette période de tension, ce sont des pères et mères courage pour tous"
Alain Cocq va laisser sur sa page Facebook que le "seul soin accepté sera la sédation profonde."
De plus, les directives anticipées qu'il publie sur sa page ont été rédigées avec François Lambert, son avocat (neveu de Vincent Lambert)

Une majorité de Français pour le droit à l'euthanasie

Un sondage Ipsos de mars 2019 indique que 96% des français réclament le droit à l'euthanasie. C'est-à-dire, pouvoir choisir entre deux façons de mourir lorsque la vie est arrivée à son terme et que la maladie ou la grande vieillesse conduisent à la mort : l'une qui leur serait imposée par la famille, les médecins, la religion, et l'autre, qu'ils pourraient choisir librement, lucidement, et en conscience.
De plus, 60% des médecins sont favorables à l'euthanasie, selon un sondage commandé par le Conseil National de l'Ordre en janvier 2013.

Jean-Luc Romero-Michel dénonce la "médicalisation"

Dans un entretien avec France 3 Bourgogne, Jean-Luc Romero-Michel déclare que : "les lois de 2005, 2010 et 2016 ont été faites par des médecins, pour des médecins. On est dans la médicalisation. Le problème, c'est qu'on oublie la personne qui est concernée, celle qui meurt et qui est dans le lit. C'est pour cela qu'il faut changer ces lois, c'est changer de logique. C'est s'occuper d'abord de le personne qui meurt et d'entrendre sa parole, car on voit bien que ce n'est pas qu'une affaire médicale, la fin de vie. C'est votre droit, votre liberté, votre choix, c'est une question éthique, citoyenne, il faut entendre la parole des français." 
 
La crise sanitaire du Covid lève le voile "sur le scandale d'Etat des soins palliatifs", selon Jean-Luc Romero-Michel : 
"Les Français veulent d'une part avoir accès aux soins palliatifs : il faut avoir une loi qui permet l'accès universel aux soins palliatifs. Depuis fin 2018, il n'y a plus de plan de développement des soins palliatifs. On parle aujourd'hui de gens qui meurent dans des conditions terribles à cause de la Covid. Ils ne sont pas envoyés dans les soins palliatifs, il n'y a pas assez de place et ils ne sont même pas associés à cette fin de vie. Et de l'autre côté, dans 3 ou 4% des cas, ça ne suffit pas, il faut légaliser le suicide assisté dans notre société."
"La crise sanitaire nous a donné raison. Les moyens à l'hôpital, on voit bien qu'ils ne sont pas à la hauteur. 11% des français meurent dans les Ehpad, dans les trois lois Léonetti, rien n'a été fait pour les Ehpad. Il n'y a pas de plan de formation national sur les Ehpad à la fin de vie."


Selon lui, les freins existants à légaliser le suicide assisté reposent essentiellement sur "les médecins, qui ont un mal fou à comprendre que c'est la personne qui doit décider. On ne choisit pas notre naissance, mais à côté on doit pouvoir choisir notre fin de vie."
"Il y a aussi le poids des religions, où on voit paradoxalement, et pas seulement sur cette question de société-là, on a un lobbying extrêmement puissant avec une puissance financière derrière de l'église catholique et des religions en général."

Le site de France 3

 

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