Accueil / Actualités / Médias
Médias

Covid : l'isolement des malades en fin de vie à l'hôpital, une souffrance pour les familles - Europe 1

image bandeau
Communiqué
27 janvier 2021
Taille du texte
Partager sur

Certains hôpitaux empêchent en effet aux familles de pénétrer dans les unités Covid. Une souffrance qui vient s'ajouter à celle de la perte et qui est dénoncée par les familles. 

C'est un témoignage fort, preuve d'une souffrance immense. Mardi sur notre antenne, la comédienne Stéphanie Bataille racontait comment l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière lui a interdit de dire adieu à son père, mort du coronavirus au début du mois de janvier. Dans cet entretien mené par Patrick Cohen, elle y dénonçait "une politique d'énarque" et racontait son combat pour que "l'humanité revienne au centre de notre société". Comme la fille d'Étienne Draber, Ayad a perdu son père à cause du coronavirus au tout début de l’épidémie, sans avoir pu lui dire au revoir. Dix mois plus tard, il n’a toujours pas pu faire son deuil.

"Même les animaux on les accompagne"

"Le pire, c'est de ne pas pouvoir le voir, ne pas demander pardon, ne pas l'accompagner. On ne sait pas s'il est mort dans son sommeil, s'il a souffert...", raconte-t-il au micro d'Europe 1. "Pourquoi on nous a refusé de le voir derrière une vitre ou même de loin ?", demande-t-il. "La mort est inévitable, mais il y a des conditions ! Même les animaux, on les accompagne ! On est des êtres humains, on a des sentiments." Alors Ayad "en veut à l'hôpital de lui avoir refusé de faire ses adieux, mais aussi au gouvernement. "Il ne faut pas que ça arrive aux autres, laissez les gens voir leur malade! "

Une souffrance pour les familles

Mais Ayad ou Stéphanie Bataille ne sont pas les seuls à avoir été privés de ces derniers instants. C'est "même quelque chose d'extrêmement fréquent", indique au micro d'Europe 1 Michel Parigot, président de l’association coronavictimes. "C'est vraiment quelque chose qui est très mal vécu [par les familles]", d'autant que cette "absence d'informations" laisse penser "que la personne est complètement délaissée, qu'elle souffre. C'est une dimension qui s'ajoute très souvent [à la peine], qui complique encore les choses et rend la situation plus difficilement vivable et acceptable pour la famille."

On essaye de soigner les gens, mais on prend moins soin de la famille et de la relation qu'elle entretient avec la personne hospitalisée, résume-t-il. "Et dès que l'hôpital est en tension, ça s'aggrave."

Le site de Europe 1