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Hawaï est le septième état des États-Unis à légaliser l'aide active à mourir.

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Communiqué
9 avril 2018
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Lorsqu'on pense à cette destination lointaine au milieu de l'Océan Pacifique, on imagine avant tout l’eau turquoise et les fans de surf...

Il faut se souvenir qu'Hawaï fait partie des États-Unis d'Amérique et qu’il est désormais le septième état après l'Oregon, le Colorado, la Californie, le Vermont, le Montana et l'État de Washington à légaliser le suicide assisté ; liste à laquelle il faut ajouter Washington DC.

Le Sénat démocrate a approuvé le 4 avril 2018, le projet de loi proposé par le Parlement : 23 voix contre 2.

Le gouverneur démocrate a signé le projet de loi et la loi est entrée en vigueur.

Une personne qui en fera la demande devra être lucide, capable de discernement, souffrir d'une pathologie grave et incurable, et en faire la demande réitérée auprès de deux médecins avec vingt jours d'intervalle. Elle devra également avoir un pronostic vital de six mois ou moins (difficile de faire un tel pronostic, mais c'est aussi la condition dans les autres états, dans lesquels cette demande est prise en compte )
Le médecin pourra prescrire le produit létal, mais ne pourra pas être au chevet du patient au moment où il en fera usage.

La plupart du temps les patients en fin de vie meurent sans avoir eu recours au produit létal. Ils sont simplement rassurés de savoir qu'ils pourront mettre fin à leurs souffrances lorsqu'ils le voudront, choisir donc le moment et la manière.
Les conditions d’accès à l’aide active à mourir ne sont pas complétement satisfaisantes mais elles donnent tout de même un droit aux patients qu’on refuse toujours en France...

Heureusement qu'aux États-Unis, ce sont les états qui décident de ce type de loi et pas le gouvernement fédéral. Le président Donald Trump, connu pour ses positions ultra conservatrices, ne pourra pas entraver la décision prise par le parlement d’Hawaï et par son gouverneur démocrate.
En France, nous ne pouvons rien contre la centralisation du pouvoir, il est très difficile de faire voter une loi contre le soutien du gouvernement. 

Notre ministre de la santé, Agnès Buzyn, assure que la loi Claeys-Leonetti répond à la majorité des cas de fin de vie, mais reconnait qu’elle ne répond pas à certaines pathologies comme celle que devait supporter Anne Bert atteinte de la maladie de Charcot.

La ministre dit attendre le prochain rapport des États généraux de la bioéthique, "l’avis de la ministre de la santé n’a pas d’intérêt sur ce sujet" dit-elle…

Retenons une chose, le vote de l’aide active à mourir ne pourra se faire sans la mobilisation de chacun, continuons à interpeller les députés sur cette question qui nous concerne tous. 

Jacqueline Jencquel