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Fin de vie : l’Angleterre ouvre la porte à la légalisation du suicide assisté

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Communiqué
4 mai 2021
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Le secrétaire d’Etat britannique à la santé et à la protection sociale, Matt Hancock, a déclaré, le 2 mai dernier, qu’il souhaite l’organisation d’un débat parlementaire sur le suicide assisté.

Originellement opposé à la légalisation de toute forme d’aide active à mourir, le secrétaire d’Etat à la santé s’est déclaré très touché par des discussions qu’il a eues avec Sir Paul Cosford, ancien directeur des affaires médicales du ministère de la santé, décédé quelques semaines auparavant, après quatre années de lutte contre le cancer.

Afin de discuter sur la base de données objectives, Matt Hancock a demandé à Sir Ian Diamond, l’un des meilleurs statisticiens britanniques, de bien vouloir lui fournir des données chiffrées sur les suicides liés à la maladie dans le Royaume. Matt Hancock a insisté sur le fait qu’il est essentiel à la bonne tenue du débat d’avoir des statistiques fiables et incontestables.

Un récent sondage a indiqué que 50 % des médecins britanniques souhaitaient un changement de la loi afin d’aider les patients en fin de vie à mourir, à leur demande, en leur prescrivant un médicament à effet létal. Ceci, alors même que la principale association professionnelle de médecins s’oppose depuis 2006 à toute légalisation du suicide assisté ; pourtant, un sondage réalisé auprès de ses membres a révélé que seuls 39 % y étaient opposés et que 11 % étaient indécis. Ce à quoi l’association a répondu que le résultat d’un sondage ne dictait pas sa politique globale qui se forgeait lors de son assemblée générale. ! Beau respect de la démocratie…

La démarche du secrétaire d’Etat à la santé, empreinte de compréhension et d’ouverture d’esprit, devrait être un exemple dans notre pays où les opposants à la loi de liberté défendue par plus de 90 % des Français se servent d’arguments fallacieux et de véritables mensonges concernant la mise en œuvre, depuis plus de vingt ans, de lois similaires en Belgique ou en Suisse…

La Monarchie britannique a décidément beaucoup à apprendre à la République française.

PhL