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Fin de vie : discussion à l'Assemblée nationale le jeudi 8 avril 2021... Mobilisez-vous !

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Communiqué
15 mars 2021
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Alors que la proposition de loi de la sénatrice Marie-Pierre de la Gontrie, visant à établir le droit à mourir dans la dignité, n'a été repoussée par le Sénat le 11 mars dernier que par une très courte majorité à cause d'un vote massif des députés du groupe LR contre la légalisation de l'aide active à mourir, les conditions de l'examen de la proposition de loi portée par Olivier Falorni, donnant le droit à une fin de vie libre et choisie, inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée Nationale le jeudi 8 avril prochain, sont très favorables.

D'abord, parce que les Français sont, comme jamais, favorables à la légalisation de ce nouveau droit : 96% de l'ensemble des Français, et 71% des médecins.
Ensuite, parce que pas moins de quatre propositions de loi sont « actives » à l'Assemblée Nationale : celle d'Olivier Falorni donc, celle de Marine Brenier, cosignée par vingt-cinq de ses collègues, visant à affirmer le libre choix de la fin vie et à assurer un accès universel aux soins palliatifs en France, celle de Caroline Fiat, cosignée par seize de ses collègues, relative à l'euthanasie et au suicide assisté, pour une fin de vie, et celle de Jean-Louis Touraine, cosignée par cent soixante-cinq de ses collègues, visant à garantir et renforcer les droits des personnes en fin de vie. Sur le papier, les députés favorables à l'aide active à mourir représentent plus de la moitié des parlementaires qui siègent au Palais Bourbon. C'est inédit...
Enfin, parce que la présidente de la commission des lois, Yaël Braun-Pivet, tout comme le président du groupe La République en Marche (groupe majoritaire), Christophe Castaner, se sont prononcés en faveur de la légalisation de l'aide active à mourir.

Les arguments du ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran, qui consistent à laisser croire que ce n'est pas le moment de légaliser l'aide active à mourir, qu'il ne faut pas légiférer dans la précipitation, qu'il faut laisser du temps à la loi Leonetti afin qu'elle soit mieux connue et qu'il faut plutôt développer les soins palliatifs, sont les mêmes arguments toujours opposés à une nouvelle loi.
D'abord, parce que dans ce temps de crise sanitaire – comme nous l'ont montré les Espagnols et les Portugais qui viennent de légaliser l'aide active à mourir – la loi actuelle, encore plus que d'habitude, fait que l'on meurt très mal en France. La loi Leonetti est mal faite, mal pensée, et plus vite on en changera, plus vite les drames de la fin de vie cesseront.
Ensuite parce que depuis 41 ans que l'ADMD existe, depuis 41 ans que les Français se déclarent presque unanimement favorables à une loi de liberté en fin de vie, qui peut dire que le temps de la réflexion, de la discussion, de la concertation n'a pas eu lieu ? Cela fait des décennies que, de comités en commissions, de conventions en grands jurys, les gouvernements successifs reportent le moment où ils devront enfin légaliser l'aide active à mourir ; le moment est venu aujourd'hui.
En outre, depuis 2005, Jean Leonetti rédige des lois similaires dont le seul but est d'empêcher le droit de choisir les conditions de sa propre fin de vie en légalisant la sédation c'est-à-dire l'injection d'un puissant sédatif après dénutrition et déshydratation du patient, dans l'attente de l'insuffisance rénale qui l'emportera vers la mort (en plusieurs jours, voire quelques semaines) ; il y a donc longtemps que l'évaluation de cette loi est faite et que beaucoup s'accordent à dire qu'elle est mal rédigée car elle ne respecte pas les volontés et les consciences de chacun.
Enfin, l'ADMD, bien avant que le ministre Véran n'en parle, milite pour un accès universel aux soins palliatifs, comme en Belgique ou aux Pays-Bas, par exemple. N'oublions pas qu'il n'existe aucun plan de développement des soins palliatifs depuis plus de deux ans.

Les 74 000 adhérents de l'ADMD doivent se mobiliser de manière massive jusqu'à la discussion de la proposition de loi d'Olivier Falorni, le jeudi 8 avril prochain. Ils doivent écrire aux députés ; soit par la Poste (Assemblée Nationale – 126, rue de l'Université – 75355 Paris cedex 07 SP) soit par mail (prenom.nom@assemblee-nationale.fr). Vous trouverez sous ce lien la liste des députés, par département : https://www2.assemblee-nationale.fr/deputes/liste/departements.

Pour vous aider à les interpeller, vous trouverez ci-après un modèle de lettre dont, le cas échéant, vous pourrez vous inspirer ; le mieux est de parler de votre propre expérience, de votre propre conviction, avec vos propres mots.

Enfin, je vous rappelle qu'il est important que vous signiez la lettre ouverte à Emmanuel Macron que nous avons mise en ligne à cette adresse www.change.org/ADMD-LettreOuverte. Signez-la et partagez-la ! Plus nous serons nombreux à la signer et plus nous montrerons notre force. Nous sommes aujourd'hui plus de 40 000 à l'avoir signée. Il faut être au moins 50 000 le jour de la discussion à l'Assemblée Nationale, le 8 avril prochain.

Nous comptons sur vous !
 

Ressources téléchargeables
Modèle de lettre pour interpeller les députés
Texte de la proposition de loi d'Olivier Falorni