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Fin de vie : appel à la mobilisation des sénateurs...

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Communiqué
10 mars 2021
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Madame la Sénatrice,
Monsieur le Sénateur,

 

Nicolas Sarkozy, futur président de la République, en 2007 : « La vie n'appartient pas à celui qui se tient à côté du lit mais à celui qui souffre. »
François Hollande, futur président de la République, en 2012 : « Je proposerai que toute personne majeure en phase avancée ou terminale d'une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse demander, dans des conditions précises et strictes, à bénéficier d'une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité. »
Emmanuel Macron, futur président de la République, en 2017 : « Je souhaite choisir ma fin de vie. »

96% des Français sont favorables à l'euthanasie (Ipsos pour Lire la Politique – 2019)
71% des médecins sont favorables à la légalisation de l'euthanasie et au suicide médicalement assisté (Medscape – 2020)

Fin de vie : « Paulette Guinchard souhaitait que son geste soit connu » 

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Ce jeudi 11 mars, au matin, la proposition de loi de votre collègue Marie-Pierre de la Gontrie visant à établir le droit à mourir dans la dignité va être examinée par la Haute Assemblée. Elle ne doit pas être considérée comme une initiative partisane mais comme le reflet d'un consensus populaire qui s'exprime depuis plus de 20 ans à présent.
Cette proposition de loi – comme d'autres auparavant – porte un droit nouveau, une liberté nouvelle qui, en ouvrant le champ des possibles, permettra à chacun, qu'il soit puissant ou misérable, de bénéficier sur le territoire français, dans le cadre de règles très strictes, du choix des conditions de sa propre fin de vie ; le choix du moment et de la manière d'éteindre soi-même sa propre lumière...

 La crise sanitaire que nous connaissons, qui nous bouleverse, a montré combien la fin de vie était mal traitée dans notre pays. Des personnes ont été intubées de force, contre leurs volontés, contre leurs directives anticipées, contre l'expression de leur personne de confiance. D'autres ont été abandonnées, « triées » comme disent les journaux, faute de moyens adéquats ; n'est-ce pas Jean Leonetti lui-même qui disait en 2008 « Vous savez, en réanimation, j'ai fait comme tous mes collègues, j'ai arrêté des respirateurs. Souvent sous la pression car il fallait libérer un lit. C'était illégal. » ? Cette pratique existe encore aujourd'hui, malgré les trois lois sur la fin de vie qui portent son nom...

 Plus que jamais, parce que la Covid nous enseigne et que ses morts nous obligent, la démocratie sanitaire doit prévaloir dans notre pays, particulièrement en fin de vie. Demain, en votant, pensez au choix qui vous est offert :
- le statu quo, qui fait que la France est l'un des pays dans lesquels ont meurt mal, qui fait que ceux qui le peuvent fuient pour bien mourir, qui provoque les drames que nous connaissons, - comme celui de Vincent Humbert ou de Vincent Lambert -, qui fait que la France connaît le taux de suicide des personnes âgées et des personnes malades le plus fort des pays de l'OCDE ;

- ou une loi de liberté qui donne à chacun, en conscience, la maîtrise de sa propre fin de vie, dans le respect de la démocratie sanitaire, des consciences et des volontés.

Demain, les Français auront les yeux tournés vers vous : vous leur épargnerez les affres de la fin de vie ou vous les condamnerez, pour encore des années, à mal mourir dans des conditions qu'ils n'ont pas souhaitées.

Réfléchissez ! Vous aussi, vous serez inévitablement confrontés à la fin de vie de ceux que vous aimez et à votre propre fin de vie...

Je vous prie de croire, madame la Sénatrice, monsieur le Sénateur, à l'assurance de ma respectueuse et vigilante considération.

Jean-Luc Romero-Michel
Président de l'ADMD