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La maison de retraite - Michel Jonasz

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Communiqué
1 février 2022
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La maison de retraite
J'ai retrouvé ta lettre où tu disais peut-être un jour on sera trop vieux
Pour s'écrire des poèmes, pour se dire que l'on s'aime, se regarder dans les yeux
Tu parlais de naufrage, d'un corps qui n'a plus d'âge et qui s'en va doucement
De la peur de vieillir et d'avoir à subir, l'impertinence du temps
De n'plus pouvoir s'aimer si la mémoire s'en va et qu'on n'se reconnaît plus
Et perdre me disais-tu le plaisir de me plaire, l'envie de me séduire
Peur de la dépendance
Et de finir sa vie dans une maison de retraite
De la fin qui commence
De l'esprit qui divague
Peur de n'plus pouvoir un jour, rire à mes blagues
Mais tout ça c'est des bêtises, est-ce que tu réalises, on sera jamais trop vieux
Pour s'écrire des poèmes, pour se dire que I'on s'aime, se regarder dans les yeux
Et je veillerai sur toi et tu veilleras sur moi, ce sera jamais fini
On s'dira "mon amour" jusqu'à la fin des jours, et le jour et la nuit
Et le jour et la nuit
Et leur maison d'retraite ça j'te jure sur ma tête, nous on ira jamais
On dormira dehors, on regardera les étoiles
On vivra libres et dignes
On s'tiendra par la main comme à nos 18 ans qu'on marchait tous les deux sur des sentiers perdus
Au début du printemps
Et on pourra toujours raconter des bêtises et dire n'importe quoi
On vivra libres et dignes
Et si l'on doit partir un jour après le dernier mot, du tout dernier poème
On partira ensemble, tu comprends
On sera jamais trop vieux
Pour se dire que l'on s'aime
Se regarder dans les yeux
On sera jamais trop vieux
Pour se dire que l'on s'aime
Se regarder dans les yeux