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Mon père, ma bataille - Mario Barravecchia

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Communiqué
23 octobre 2023
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« Sa générosité est plus grande que lui. Que la vie peut-être. », dévoile Mario Barravecchia dans son ouvrage « Mon père, ma bataille ». Un poignant témoignage, empreint d’authenticité, écrit en collaboration avec Philippe Hébrard. Le visage de Mario nous est familier. Tout comme sa voix. En 2001, il participe à la première édition de la Star Academy. Finaliste aux côtés de Jenifer, les téléspectateurs découvrent sa sensibilité. De la chanson à la plume, il n’y a qu’un pas. Au fil des pages, on ressent ce singulier lien qui l’unit à son père. C’est son plus fidèle soutien. En quelque sorte sa boussole.

Ce père tant aimé est résolument fantasque. « Les pizzas, entre ses mains, adoptent souvent des formes non maîtrisées et peu conventionnelles, jusqu’à former des triangles ou des carrés, si bien que lorsque les clients viennent les chercher en vente à emporter, on a parfois bien du mal à les faire entrer dans leurs boîtes. », confie avec tendresse Mario. Cette anecdote peut prêter à sourire. Mais elle reflète le tempérament de Pino. Contre vents et marées, il suit son instinct. Dans la chaleur intimiste de la pizzeria familiale, Mario vit ses premiers émois artistiques. L’œil pétillant de Pino, qui l’écoute avec fierté, n’est jamais loin. Une partie du livre met en lumière les précieux souvenirs.

Cette immersion dans leur relation si fusionnelle happe le cœur. Dès l’adolescence, avec Pino, Mario sillonne les routes de Belgique. Un père imprévisible éperdument convaincu du talent de son fils. Il n’hésite pas à devenir son producteur et à créer un label. Bien avant sa révélation sur le petit écran français, Pino lui transmet son courage chevillé au corps. Une énergie inspirante.

« Promets-moi de signer l’autorisation. L’euthanasie. Je veux partir en paix. »

En 2009, lors de l’enregistrement d’un album dédié à ses racines italiennes, Mario apprend par téléphone une déchirante nouvelle. La musique enveloppe la pesante atmosphère. Comme pour épauler Mario dans cette épreuve. Son père est atteint de la maladie de Charcot, « inexorable musaraigne qui vous ronge les muscles et vous met sur le flanc en quelques semaines ». Malgré la détresse perceptible, le souffle de vie perdure. Le déni s’installe. C’est sans doute une erreur. Pourtant, un autre médecin confirme le diagnostic alarmiste. Mario cherche à se rassurer. Un traitement existe probablement. Parfois, les mots ne suffisent pas à apaiser la réalité : « Pino se tourne vers moi, toujours silencieux, mais son regard exprime une forme d’absence qui me bouleverse, comme s’il n’était déjà plus tout à fait là. Me croit-il à cet instant ? Pense-t-il à ce que son frère a vécu ? Se projette-t-il déjà vers sa fin ? Je ne le saurai jamais. »

Le livre met à nu le cheminement d’un fils. Réfléchir à l’indicible perte d’un parent. Les doutes enflamment l’âme : « Mon père va bientôt mourir. Que lui dire ? Que dois-je faire ? » La maladie de Charcot lui laisse peu de répit. Les mois sont comptés. « Comprends-moi. Je ne peux pas continuer comme ça. Subir cette souffrance. Ça ne sert à rien. Promets-moi de signer l’autorisation. L’euthanasie. Je veux partir en paix. », insiste Pino. Jaillit alors le temps de l’acceptation. Eu égard aux symptômes persistants, ne plus se bercer d’illusions. Savourer les petits bonheurs. Mario accompagne son père jusqu’à l’ultime délivrance. Animé par un torrent de sentiments, il le laisse rejoindre l’autre rive. Sa manière de lui dire je t’aime et merci.

JB

Publié en mai 2023

Editions Prisma