Le Journal de l'ADMD
Edito […]
Le 1er février, nous avons adressé une lettre ouverte au président de la République, signée par de nombreuses personnalités des arts, de la politique, des médias..., lui demandant de prendre une initiative forte en faveur de la légalisation du droit de mourir dans la dignité et de laisser le Parlement légiférer en faveur d'une loi de liberté. Cette lettre ouverte a été publiée dans plusieurs quotidiens nationaux, dont Le Monde (daté du 3 février) et Le Figaro (daté du 4 février). Cette lettre a été relayée auprès des Français via une pétition mise en ligne sur le site change.org (www.change.org/ADMDLettreOuverte).
Le Parlement a aussi beaucoup travaillé. Quatre propositions de loi sont aujourd'hui actives à l'Assemblée Nationale : celle de Marine Brenier (25 cosignataires), celle de Caroline Fiat (17 cosignataires), celle d'Olivier Falorni (4 cosignataires) et celle de Jean-Louis Touraine (150 cosignataires). Au Sénat, la proposition de loi de Marie- Pierre de la Gontrie (50 cosignataires) doit être discutée en séance le jeudi 11 mars 2021. Chacune de ces propositions de loi a ses qualités et ses défauts. Elles sont le fruit de la réflexion de leur auteur et tiennent compte des valeurs du groupe politique auquel il appartient.
Edito […]
Je ne peux pas débuter cet éditorial sans être en pensée, d’abord avec toutes celles et tous ceux qui, d’une façon ou d’une autre, ont souffert durant la très difficile période que nous avons traversée au printemps ; et bien sûr, avec nos proches qui ont succombé. Ils savent ma compassion et ma solidarité. Ensuite, avec toutes celles et tous ceux qui, en prenant des risques, ont poursuivi leur mission au service du public, et notamment les personnels soignants. Dans notre association, je voulais remercier nos salariés, nos bénévoles, nos délégués qui sont restés à l’écoute de nos adhérents.
Il est encore trop tôt pour tirer les leçons de la très récente crise sanitaire au regard de la loi française sur la fin de vie, la loi du 2 février 2016 dite Claeys-Leonetti, mais il est absolument certain que cette crise, inédite, a souligné les carences de la loi française sur la fin de vie, ainsi que de la prise en charge dans les hôpitaux et les Ehpad, malgré l’extraordinaire investissement humain des personnels.
Depuis le 17 mars, notre association a été dans l’impossibilité de réunir ses adhérents, de communiquer fréquemment avec celles et ceux qui, éloignés de l’informatique, n’ont pas ou pas aisément accès à Internet. Ceux-là se sont probablement sentis isolés, délaissés. J’en suis désolé, et c’est pourquoi j’ai souhaité écrire personnellement à chacun d’entre vous durant ce confinement.
Edito […]
Le début de cette année a été marqué par l’affaire dite des médecins de Seine- Maritime, deux médecins mis en examen pour avoir aidé des patients à mourir à domicile, dans le cadre d’une sédation et avec du midazolam, produit réservé aux pharmacies hospitalières. Rappelons que ces deux médecins ont déclaré ne pas pratiquer d’euthanasies et souhaitaient uniquement soulager les douleurs de leurs patients.
Après l’émoi provoqué dans la population et, notamment, chez beaucoup de soignants, la Haute Autorité de Santé, le 11 février dernier, a recommandé à la ministre de la santé – qui a indiqué y être favorable – de faciliter l’accès au midazolam pour les médecins libéraux. Mais voilà...
Ne nous y trompons pas. La sédation, qu’elle soit pratiquée à l’hôpital ou à domicile, reste toujours aussi cruelle, aussi hypocrite et longue.