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Témoignages de soignants qui militent pour le droit de mourir dans la dignité

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Communiqué
20 novembre 2020
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Je m'appelle Damien, j'ai 33 ans et je suis infirmier depuis 2014, avant cela j'étais aide-soignant de 2006 à 2011.
J'ai pris la décision d'adhérer à l'ADMD car durant ma courte carrière de professionnel de santé, j'ai trop souvent assisté à des fins de vie non souhaitées. Les patients et leur entourage n'avaient pas de mots à dire devant le désespoir du patient, le monde médical se cachant derrière des protocoles sans penser aux volontés du patient et de son entourage. J'ai vu trop souvent des patients souffrir durant des semaines en demandant de faire quelque chose pour les aider à partir dignement. J'ai vu trop souvent des questions sans réponses, des demandes restées vaines. Je témoigne pour avoir vécu ces moments difficiles avec mes patients mais aussi avec ma famille.
J'ai choisi d'adhérer pour travailler avec vous, essayer de faire bouger les choses, pour que chaque personne, chaque individu, chaque humain puisse choisir de quitter la vie dans les conditions qu'il souhaite, dans la dignité, dans sa dignité. Le respect de l'individu.

Damien Payre

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ADMD

Isabelle Iatrides

Je suis sensibilisée aux questions de la vie et de la mort depuis mes études d’infirmière. Je me suis rendue compte dans ma carrière à quel point le corps médical en réanimation a du mal à accepter la mort. J’ai souvent pratiqué des actes pour prolonger la vie au détriment de sa qualité. J’ai également été témoin de l’obstination déraisonnable de familles pour maintenir en vie un proche, qui parfois ne demandait qu’à partir.

Je m’interroge sur le sens du « faire vivre à tout prix ». Avec l’augmentation de la durée de vie, la question de la qualité de la fin de vie s’imposera de plus en plus. Il y a urgence à pouvoir choisir de mourir sans souffrance et rester digne jusqu’au dernier souffle. Urgence à légaliser l’aide active à mourir et à développer les soins palliatifs jusqu’à la sédation profonde pour éviter de longues agonies. Comme cela se fait dans certains pays.

J’ai rempli mes directives anticipées et je voudrais qu’elles soient respectées. Être adhérente me permet de les garantir. J’en parle autour de moi, à mes proches, mes patients, mes étudiants en IFSI. Je regrette néanmoins la difficulté de la France à « enseigner pédagogiquement » les directives anticipées aux personnels soignants.

C’est quand tout va bien dans sa vie qu’il est important de réfléchir à la manière dont on souhaite être soigné, accompagné dans les derniers jours.

Offrons à tous le droit de choisir, offrons la liberté !

C’est en regardant une émission médicale que j’ai découvert l’association ADMD. J’y ai adhéré pour contribuer à la mise en place d’une politique dynamique de la fin de vie.

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