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Suicide assisté : les juges italiens en appellent au Parlement - Le Figaro

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Communiqué
26 octobre 2018
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La Cour constitutionnelle italienne a donné un an au Parlement pour mettre fin à un vide juridique sur le suicide assisté, après le cas de DJ Fabo, un musicien devenu tétraplégique qui avait demandé à être conduit en Suisse pour mourir. "Le cadre normatif actuel concernant la fin de vie prive de protections adéquates des situations précises qui méritent une protection", ont annoncé la cour, en renvoyant l'affaire à septembre 2019.

Les juges étaient saisis du cas de Marco Cappato, un responsable du Parti radical, qui avait conduit DJ Fabo en Suisse en février 2017 avant de revenir auto-dénoncer son acte de "désobéissance civile". Il entendait lancer ainsi un débat sur le suicide assisté, faisant valoir qu'il n'était pas interdit en Italie mais réservé aux personnes ayant les moyens physiques et financiers d'aller le demander en Suisse.

Fabiano Antoniani, dit DJ Fabo, était un grand voyageur, pilote de moto-cross et musicien, resté tétraplégique et aveugle après un accident de la route en 2014. "Je me sens dans une cage. Je voudrais pouvoir choisir de mourir sans souffrir", avait-il écrit au président italien, Sergio Mattarella, avant de demander à M. Capatto de le conduire en Suisse pour un suicide assisté, à l'âge de 40 ans. M. Capatto est désormais jugé devant la cour d'assises de Milan pour "instigation ou aide au suicide", mais cette cour a demandé à la Cour constitutionnelle des éclaircissements sur le droit en vigueur.

L'euthanasie et le suicide assisté sont interdits en Italie, un pays à forte tradition catholique. Le sujet est très délicat et politisé en Italie après le cas d'Eluana Englaro, une Italienne restée 17 ans dans le coma jusqu'à ce que sa famille obtienne en 2009 devant la justice de suspendre son alimentation, en dépit d'une campagne du Vatican et du gouvernement de Silvio Berlusconi (droite) pour la maintenir en vie.

La décision de la Cour "est une occasion importante pour le Parlement. Plus que jamais, il faut maintenant ouvrir le débat sur un thème délicat qui mérite attention et sensibilité. Il faut que la politique affronte le thème de l'euthanasie", a réagi sur Twitter Roberto Fico, président de la Chambre des députés et figure marquée à gauche du Mouvement 5 étoiles (M5S, populiste). La question ne figurait cependant pas dans le programme commun de gouvernement âprement négocié par le M5S et la Ligue (extrême droite).

Le site du Figaro