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Fin de vie libre : la pression monte du côté du gouvernement - Le Parisien

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Communiqué
9 avril 2021
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Avec plus de 3 000 amendements, l’examen de la proposition de loi sur la fin de vie a tourné court sans même de vote, faute de temps. Mais ses partisans, dont une grande partie de Marcheurs, ne veulent pas en rester là et se tournent vers l’exécutif.

L’exécutif pourra-t-il tenir encore longtemps sa ligne, concernant la fin de vie ? Le lourd contexte de l’épidémie de Covid-19 en toile de fond, le gouvernement s’est jusqu’ici montré fort peu enclin à légiférer d’ici à la fin du quinquennat. « Le débat mérite d’avoir lieu, ça ne fait aucun doute », mais il a « besoin de temps », a répété Olivier Véran, lors de l’examen (qui a tourné court) de la proposition de loi du député Libertés et Territoires, Olivier Falorni, ouvrant un droit à « une fin de vie libre et choisie ». Au Parisien, mercredi 7 avril, le ministre de la Santé proposait de se donner « rendez-vous en 2022 ». Sauf que la pression est encore montée d’un cran au Palais Bourbon, après la séance de ce jeudi soir.

Les discussions furent houleuses, sur fond de désaccords marqués. Et avec plus de 3 000 amendements pour la plupart destiné à le contrer, le texte n’a, comme attendu, pas pu être voté dans les temps. Mais forts du vote in extremis de son article 1, ses partisans sont décidés à ne pas en rester là. Dont une grande partie de députés LREM, dont le groupe est divisé.

Selon plusieurs sources, la boucle rassemblant quelque 140 députés Marcheurs, partisans du texte, était ainsi « unanime » sur ce point. Les groupes PS et Libertés et territoires, ainsi que la plupart des députés Agir, plaident aussi en ce sens. Le groupe MoDem affiche en revanche ses réserves – « Patrick Mignola juge que ce n’est pas à nous pour le moment de décider, il préfère que tout le monde reprenne des esprits », confie son entourage.

« Compte tenu de la concorde et de l’ampleur des votes qui ont pu avoir lieu, les regards se tournent désormais vers la majorité et l’exécutif, avance ainsi le vice-président LREM de l’Assemblée, Hugues Renson. Y a-t-il ou non la volonté et le courage de légiférer sur ce sujet dans les douze mois ? Il le faut ! On ne peut pas tout reporter à la campagne présidentielle. » Le député LREM, Jean-Louis Touraine abonde : « Nous allons saisir l’exécutif, et en premier lieu le président, pour réfléchir sur l’opportunité de reprendre la suite des travaux. »

 

«Un refus serait incompréhensible»

Après un message passé mardi 6 avril par l’intermédiaire de Christophe Castaner, des discussions sont en cours pour que cette demande prenne un tour plus formel. « La balle est dans le camp de l’Elysée et nous allons faire un courrier officiel au président pour demander comment se poursuit, dans le mandat, l’examen de cette loi », nous confie Touraine, qui martèle : « De LFI à LR, une communion transpartisane a créé une solidarité pour cette même cause. »

« Nous pensons que la société nous le demande, que le débat est mûr. Hier (NDLR : ce jeudi) , la séance s’est achevée faute de temps. Ce serait une immense déception et une incompréhension très grande de la part des députés de s’arrêter là », insiste la présidente LREM de la Commission des lois, Yaël Braun-Pivet. Dans un message interne, un autre député LREM prévient : « Un refus serait incompréhensible. »

Quid de leur chef de file, Christophe Castaner ? Ce jeudi matin sur France 2, il a seulement estimé que « si le gouvernement voulait l’inscrire » à l’agenda parlementaire, il serait « évidemment » à ses côtés « pour porter ce débat-là ». Pas sûr que l’exécutif puisse encore longtemps se retrancher derrière « un avis de sagesse ». « Il ne peut plus faire l’autruche », tranche un Marcheur.